Plusieurs laboratoires pharmaceutiques activant en Algérie se sont lancés dans des projets de fabrication locale de médicaments anticancéreux ce qui permettra de garantir un meilleur approvisionnement du marché national et, partant, réduire la facture des importations dans ce domaine.
Rencontrés au 16e salon international de la pharmacie en Algérie « SIPHAL 2022 » qui prendra fin samedi, les représentants de plusieurs laboratoires pharmaceutiques ont affirmé le lancement effectif des travaux de réalisation, prévoyant le début de la production à la fin 2022 ou début 2023.
Les laboratoires envisagent de recourir essentiellement à la production de médicaments « génétiques » pour satisfaire les besoins du marché national en matière de traitement oncologique, émaillé de perturbations tout au long de l’année en raison de la dépendance excessive aux importations.
Parmi ces projets, celui d’une usine de « Orion Lab » en cours de réalisation dans la zone industrielle de Hassi Ameur (wilaya d’Oran) sur une superficie de 5000m2.
Le projet en question devrait assurer la production de plus de 70 médicaments génériques destinés au traitement du cancer, a affirmé la responsable du projet, Amel Bouguettaya, notant que le développement de ces médicaments (forme sèche) débutera en mars prochain, alors que la production de la forme liquide est prévue pour le troisième trimestre 2022.
Mme Bouguetteya a souligné que toutes les étapes de production seront assurées en Algérie, précisant qu’il ne s’agit pas uniquement de la mise sous emballage.
Une usine de production de médicaments génériques anticancéreux « 100% algériens » est également en cours de réalisation par les laboratoires Frater-Razes à Oued el Kerma (Baba Hassen), selon le sous-directeur du laboratoire, Chadi Hassan.
Ce genre d’usine sera susceptible de réduire sensiblement la facture d’importation de médicaments, d’autant qu’il s’agit de médicaments onéreux.
Dans ce cadre, il a affirmé que le laboratoire produit depuis quatre ans un médicament contre le cancer des os, commercialisé au prix de 12.000 DA.
La production de médicaments génériques contre différents types de cancers, qu’ils soient secs ou liquides, sera lancée « au début de l’année 2023 », ajoute Hassan.
Les laboratoires « El-Kendi » oeuvrent, quant à eux, à la réalisation d’un autre projet dans le domaine de la fabrication de médicaments anticancéreux, selon le représentant du laboratoire au Salon qui a affirmé que la nouvelle usine, malgré son recours à la matière première importées, sera porteuse d’une forte valeur ajoutée et utilisera des technologies de pointe dans ce domaine.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed a révélé, à l’ouverture du SPHAL mercredi dernier qu’il existait dix projets de réalisation d’usines spécialisées dans la production locale de médicaments utilisés dans le traitement de différents types de cancer.
Ces projets s’ajoutent à ceux du Groupe public « Saidal », qui a lancé trois unités dans ce domaine, à Cherchell, Constantine et El Harrach (Alger).